Vivre ou revivre, naître ou renaître, il y a mille et une façons de parcourir la route, rencontrer ses compagnons de voyage ou se rencontrer soi-même. Tel un pèlerin d’espérance, chacun chemine en quête de sa propre vérité, de sa propre humanité. Et nul n’en sort totalement indemne...

En savoir plus...

 
Visite
du château
 
Galerie
photos
 
Situation

 

 

Rien ne permet de dater précisément la construction du Hohenbourg, mais il est probable qu'il fut édifié sous le règne de l'empereur Frédéric II de Hohenstaufen, lequel avait demandé au bailli impérial Wœlfelin, vers 1218-1220, d'améliorer la défense castrale en Alsace.

Une branche des Hohenbourg

En 1236, un certain Godefrid, dictus Pullaere, guerroie aux côtés de Frédéric II en Italie. Il s'est probablement illustré dans les Pouilles, ce qui lui a valu ce surnom, à l'origine du patronyme de la famille des Puller. C'est à cet individu que Henri de Hohenbourg, chargé en 1248 de veiller sur les châteaux impériaux du grand bailliage de Haguenau, confie le Hohenburg. Le prénom Godefrid étant par ailleurs plutôt répandu chez les Hohenbourg, on peut très sérieusement supposer que Godefrid est en fait un membre de cette famille.

Il est pour la première fois fait mention d'un Puller de Hohenburg en 1263. Il s'agit de Symund von Hohenburg, fait prisonnier par les Strasbourgeois lors de la bataille de Hausbergen qui avait opposé, l'année précédente, les bourgeois de Strasbourg à l'armée de l'évêque de Strasbourg, Guillaume de Geroldseck. Les Strasbourgeois, grands vainqueurs, redonnèrent sa liberté au prisonnier contre paiement d'une forte rançon. Quelques années plus tard, les Puller de Hohenburg obtiendront le droit de bourgeoisie à Strasbourg. Ils y occuperont de hautes fonctions, et Burkhard Puller de Hohenburg deviendra même Stettmeisteren en 1299.

D'après un inventaire de 1274, les biens des Puller se composent pour l'essentiel de quelques villages qu'ils tiennent en commun avec les Hohenbourg à titre de fiefs relevant de l'archevêché de Cologne. A l'issue du conflit qui oppose les Hohenbourg au roi Rodolphe de Habsbourg, le statut du château est clairement notifié : possession impériale, il est donné en fief aux Puller, qui devront régulièrement en demander confirmation.

Le temps des affaires

Les Puller et les Hohenbourg possédaient plusieurs domaines en commun, ce qui leur valut de se quereller à diverses reprises. A la mort sans héritier direct de Hans Puller de Hohenburg, c'est l'archevêque de Cologne qui tranchera le différend qui oppose Ludemann Puller et les Hohenbourg.

Un manuscrit nous informe que le Hohenburg fut pris en 1384, mais sans préciser les raisons de ce siège. La même année, Phye de Wasigenstein, la veuve de Wyrich Puller accepte d'ouvrir le château au prince palatin Robert Ier, surnommé der Aeltere (l'Ancien), pour une durée de onze ans, en échange de sa protection pour la même durée, et lui emprunte une somme de 150 florins. En 1389, Phye cèdera au prince l'entière jouissance du château à condition que la place soit rendue à ses trois fils (Hans, surnommé Leonhart, Bernhard-Cuntz et Wyrich II) lorsque ceux-ci seront en âge et auront remboursé le prêt.

L'empereur Albert II en 1438, puis le roi Frédéric IV en 1442, confirment à Wyrich II la possession du Hohenburg. Mais alors qu'il lui avait encore rendu hommage peu de temps auparavant, Wylrich II rompt son alliance avec l'électeur Frédéric le Victorieux, et passe dans le camp du comte palatin Louis de Veldentz, dit le Noir, alors même qu'il l'avait combattu lorsque ce dernier avait voulu s'emparer de Mutzig, fief des Puller. Le 6 Juillet 1455, Wyrich II est tué lors de la bataille d'Armsheim.

La fin des Puller

La guerre se poursuit. Le 6 août 1455, Frédéric le Victorieux prend la ville de Bergzabern, dont Wyrich III, le fils de Wyrich II, était le commandant. Le prince-électeur se tourne alors contre les forteresses du Hohenburg et de Lœwenstein, qui se rendent sans résistance. S'il accepte de remettre les châteaux entre les mains d'Eberhard Hofwart, gendre du défunt Wyrich II, le prince n'en garde pas moins le quart des droits relevant des places fortes, dont il s'assure ainsi le droit d'ouverture. Le fief sera renouvelé en 1473.

A la mort de Wyrich III, Richard Puller de Hohenburg est l'héritier unique de la fortune encore considérable de la famille. Après des accusations de sodomie, une affaire de brigandage met Richard au ban de l'empire. Jeté en prison à deux reprises sur intervention de l'évêque de Strasbourg, mis à la torture, il se voit délesté d'une partie de ses biens par ses ennemis.

La ville de Zurich accepte de prendre sa défense et lui avance les fonds nécessaires à la relance de son procès. Mais la ville de Strasbourg ne souhaite pas que la fortune de l'épouse de Richard, Sophie Bock, quitte la cité. Son gouvernement parvient à acheter les magistrats de Zurich qui conduiront finalement le dernier des Puller au bûcher.

Le château passe aux Sickingen

Des Puller, il ne restait plus que Marguerite, la sœur de Wyrich III et de Richard, qui avait épousé en 1475 Schweickhart de Sickingen. Celui-ci reçut le Hohenburg à titre de fief impérial héréditaire, mais laissa y habiter les Hofwart, auxquels Richard avait cédé ses droits en 1478.

À Schweickhart, décédé en 1505, succéda son fils Franz (François), né en 1481. Son esprit éternellement révolté contre les privilèges des princes lui valut d'être mis au ban de l'empire, et le château dut faire face au siège du Landvogt d’Alsace, le baron Jean de Morimont, en avril 1517. Heureusement, le ban fut levé le 17 avril, et le château n'en souffrit pas. Par la suite, François fit construire la barbacane du Hohenburg et obtint en 1522 que Jean Hofwart lui cède ses droits sur la place.

À la suite d'une histoire de rançon impayée par deux bourgeois que l'un de ses partisans, Jean Hilchen de Lorch, en guerre avec la puissante cité de Trèves, avait capturés, François de Sickingen déclara la guerre à Trèves. Louis IV, électeur palatin, Philippe, Landgrave de Hesse, et Richard, archevêque de Trèves, s'allièrent et mirent le siège au château de Landstuhl. François y mourut les armes à la main, le 7 mai 1523.

Un nouveau destin

L'armée des princes poursuivit sa campagne et pénétra dans les Vosges du Nord. Chaque prince avait mis 300 cavaliers, une compagnie de lansquenets et un canon avec munitions à la disposition de Wilhelm de Renneberg, le chef de l'expédition. En voyant les forces déployées, le Burgvogt Hans Daniel se rendit sans résistance, et la garnison reçut l’autorisation de quitter le château avec armes et bagages, tandis que le château était pillé, puis incendié.

François de Sickingen laissait six enfants, dont trois garçons. Les biens de la famille, confisqués après le siège, furent en partie rendus aux héritiers par un accord signé le dimanche des Rameaux de l'an 1542. C'est Franz-Conrad, le troisième fils, entré au service de l'empereur Charles Quint, qui reçut le Hohenburg. Il épousa en 1547 Lucie d'Andlau et fit reconstruire le château pour en faire une résidence dans le style Renaissance.

Leur fils Frédéric fonda la lignée des Sickingen-Hohenburg. Il épousa Anne Schnabel de Landeck qui lui donna trois fils, dont Jean-Jacob de Sickingen, né en 1571, qui lui succéda comme châtelain du Hohenburg. François-Ferdinand de Sickingen fut le dernier seigneur de Hohenburg. A l'approche de la guerre de Trente Ans, la famille se retira en Autriche et le burg fut finalement pillé par les troupes suédoises en 1632.

La ruine a été classée monument historique en 1898 et fait l'objet de quelques travaux de consolidation et d'entretien, notamment par des groupes bénévoles de Lembach.

Visite du château

Bibliographie :
G. Trendel et Ch. Carmona, Les châteaux des Vosges, Tome I

© 2007 GreenTortoise.fr | Carte | Mentions légales | Contact | Site hébergé par  ionos